Dissert
« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » (Paul Nizan)
Approche diachronique : de l’étymon grec, génos / naissance, famille, espèce ; ainsi que le suffixe gène (pathogène, allergène, etc.). Puis passe par le latin et offre un champ prolifique : généalogie, général, générer, gens, gentil, générique, genre, généreux, genèse, génétique, génie, génocide, géniteur, progéniture…
Approche notionnelle : *1/ action d’engendrer / génération ovipare ou vivipare. « Il n’ya jamais de génération spontanée en littérature » (Henriot). Ex : le mouvement Romantique au début du XIX° à la fois foncièrement novateur et expliqué par ce qui précède. 2/ par métonymie, espace qui sépare les degrés de filiation. 3/ ensemble d’individus engendrés à la même époque.
Problématique
La vie est scandée, organisée autour d’un double mouvement de continuité et de rupture, de transmission et de nouveauté, c'est-à-dire autour d’un paradoxe alliant deux réalités organiques tout aussi prégnantes et pourtant antinomiques. Que serions-nous en effet sans la tradition / transmission qui est la condition de notre richesse ? Pour autant cette réalité se double, à l’instar de la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, d’un autre aspect tout aussi indéniable, celui de la rupture, du conflit intergénérationnel, du besoin de prendre à son propre compte l’existence, d’en renouveler les formes.
Le fait générationnel se décline tant dans le domaine épistémologique que dans celui de l’intimité et du relationnel. Après avoir tenté d’en cerner les contours, nous l’analyserons comme une chaîne, au sens polysémique du terme : enchaînement/concaténation et enchaînement/emprisonnement dont il est indispensable de se libérer.
I / Le fait générationnel
*** Fait générationnel = sentiment de partager une même vision du monde par le fait d’une « situation de génération » (K. Mannheim) : même idéologie ambiante, même