Dissertation agréable-utile
Dans la préface du dictionnaire philosophique (1765), Voltaire affirme : « Nous avons taché de joindre l'agréable à l'utile, n'ayant d'autre mérite et d'autre part à cet ouvrage que le choix. Les personnes de tout état trouveront de quoi s'instruire en s'amusant. ». Dans quelle mesure ces principes peuvent-ils s'appliquer aux essais, contes philosophiques et apologues que vous connaissez ?
Voltaire était un auteur classique du siècle des Lumières (XVIIIème siècle) qui a très largement contribué à l'enrichissement de la littérature d'idée au travers de ses contes philosophiques tels que Zadig ou bien l'Ingénu ou dans ses essaies tels que Essai sur les mœurs et l'esprit des Nations dans lesquels il fait réfléchir ses lecteurs tout en s'amusant. Voltaire ne fut pas le seul à écrire avec ce principe, il fut rejoint plus tard par La Fontaine au travers de ses fables, Montesquieu par ses Lettres persanes ou bien encore Rousseau avec ses Lettres morales. Nous établirons ici dans quelles proportions l'agréable peut être relié à l'utile au cœur d'essais, de contes philosophiques et d'apologues. Tout d'abord, nous illustrerons la justesse des principes d'idées de Voltaire, puis nous en démontrerons les limites dues au problème de réception du lecteur, et enfin nous montrerons que la rechercher de la « distraction » ne rend pas compte de toutes la littérature d'idée.
La littérature d'idée comprend le plus souvent des registres humoristiques tels que l'ironie ou la caricature permettant ainsi au lecteur de se distraire tout en établissant une réflexion sur une question philosophique présentée implicitement dans un conte philosophique ou dans un apologue. Voltaire pensait que le lecteur est plus sensible à une réflexion dans le cas ou elle est présentée de façon plaisante et sur un ton léger. De plus, les contes, de part leur nature courte et « d'apparence » enfantine, permettent à tous d'y accéder sans difficulté. En effet, un conte philosophique