Dans cet extrait du conte L’ingénu, Voltaire, philosophe des Lumières, ayant l’habitude de fréquenter les grandes Cours de son époque, nous livre une critique satirique de la hiérarchie sociale au sein de la cour versaillaise par le biais du regard candide d’un étranger arrivant à Versailles.
Ce qui nous amène à nous demander, en quoi le conte philosophique peut-il convaincre et persuader le lecteur ?
Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps, les ingrédients qui composent le conte philosophique, avant de nous intéresser à l’utilisation du regard naïf de l’étranger au service de la satire.

Le conte philosophique partage des points communs avec le conte traditionnel, on y voit un héros, une quête, des obstacles, des éléments merveilleux ou exotiques qui permettent de faire voyager le lecteur, on y retrouve également un style d’écriture plutôt simple afin d’être accessible au plus grand nombre.
Cependant, la différence entre ces deux types de contes se fait au niveau de l’ancrage historique du philosophique qui ce situe contrairement au conte traditionnel dans le monde contemporain, et fait allusion à des personnes et/ou lieu réel.
Ainsi, le conte philosophique fait la peinture d’un aspect de notre monde et se veut pour la plupart du temps une critique satirique de celui-ci.
On y retrouve donc généralement une morale afin de faire réfléchir le lecteur sur le monde dans lequel il vit et lui faire adopter une démarche critique, ainsi qu’une tirade satirique souvent prononcé par le personnage principal qui revêt souvent des traits enviables, et qui est très souvent étranger et naïf.
La plupart du temps le conte est choisi afin d’échapper à la censure en vigueur.

Voltaire, en donnant la nationalité Canadienne à son personnage de l’Ingénu, fait de celui-ci un personnage totalement ignorant du fonctionnement et des coutumes du système Français.
Il peut alors à son aise se livrer à une critique satirique de celui-ci sans craindre