dissertation Georges Bataille
« Un roman, c'est un miroir qu'on promène le long du chemin. » Cette citation de Stendhal peut être mise en parallèle avec la citation de Georges Bataille qui constitue le sujet de notre dissertation : "un peu plus un peu moins tout homme est suspendu aux récits, aux romans qui lui révéleront la vérité multiple de sa vie ». Toutes deux indiquent que le récit, la lecture, la littérature constituent une expérience de soi, qu’ils révèlent à l’homme des vérités, « la vérité multiple de sa vie », lui permettant ainsi d’évoluer, tel un « miroir » symbolique reflétant à l’homme ce qu’il est réellement, sans tenir compte des affects du subjectif qui viendrait troubler sa conscience qu’il a de lui-même, et qui l’accompagnerait le long du chemin de sa vie. En effet, toute personne qui lit un roman, un récit, ne sort pas indemne de sa lecture : celle-ci lui apporte toujours quelque chose. Ici, l’expression « un peu plus un peu moins, tout homme » souligne la relativité de cette affirmation, mais en sous-entend également le caractère universel : autrement dit, tous les hommes sont concernés, à un niveau certes plus ou moins important selon le lecteur, mais au moins à un niveau minimum tout de même. L’image évoquée par le verbe « être suspendu » rend compte de l’idée de nécessité, de dépendance de l’homme par rapport au roman : sans le récit, sans le roman, l’homme se verrait incapable de découvrir « la vérité multiple de sa vie », connaissance qui semble également indispensable à l’homme selon George Bataille. Un deuxième sens, plus symbolique, peut être également perçu dans cette expression : celle de l’homme suspendu qui, par définition, est rattaché, maintenu vers le haut. Il en résulte ainsi l’idée d’une transcendance. Cette dimension mystique semble renforcée par l’emploi du verbe « révèlent », verbe fort, ayant une forte