« Les héros négatifs sont légion dans les œuvres romanesques d’aujourd’hui. Comment expliquer ce phénomène ? Pensez-vous que le héros négatif soit le reflet de l’homme contemporain ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur le corpus (Voyage au bout de la Nuit), les œuvres étudiées en classe et vos lectures personnelles. »

Dans les romans contemporains, on perd peu à peu le modèle de héros traditionnel. Celui-ci est substitué par un « anti-héros », plus humain, plus banal.
Quel parallèle peut-on faire entre cette multiplication du héros négatif dans le roman, et l’Homme contemporain dans le monde qui l’entoure ? Nous nous appuierons principalement sur deux textes du XXe siècle, Voyage au Bout de la Nuit de Louis-Ferdinand Céline et Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras. Après avoir clarifié les termes que nous utiliserons, nous comparerons les deux œuvres et les replacerons dans leur contexte pour mieux les comprendre.

Pour comprendre l’idée de « anti-héros », il faut tout d’abord comprendre ce qu’est le « héros traditionnel » ou « héros positif ». Celui-ci existe dans le roman depuis la mythologie avec Homère, puis dans les romans de chevalerie avec Les Romans de la Table Ronde et à travers beaucoup d’autres œuvres. Il et caractérisé par son physique (fort, beau) et par son sens moral (intelligence et courage mis au service du bien).
Petit à petit, on voit se développer une nouvelle forme de héros : le anti-héros, un homme plus banal, plus réaliste. On distingue : le héros ordinaire, qui vit dans un cadre ordinaire, qui n’a rien de particulier ; le héros déceptif, qui a toutes les qualités d’un héros mais ne les exploite pas ou mal ; le héros malgré lui, qui sans le vouloir, est poussé à accomplir des actes héroïques ; et enfin le héros négatif, qui est antisocial et immoral.
Dans la littérature contemporaine (on considère du XXème siècle à nos jours), le héros positif s’efface, disparait presque. C’est l’homme ordinaire qui prend