Dissertation: la honte
Honte et timidité témoignent d'une dignité humaine première, qui vient d'être perdue.
En effet, si être c'est se faire, si l'existence précède l'essence, me voilà devenu autre que ce que je veux être. Et cela par une faute humiliante, une faille. Cette faille apparue dans le mouvement de construction de soi par soi est d'autant plus douloureuse qu'elle apparaît aussi à autrui, qu'elle s'étale pour ainsi dire devant lui, me transformant en objet, puisque j'ai cédé au déterminisme des appétits et, en moyen qui a perdu une bonne part de sa dignité.
La honte creuse donc le désir de se cacher, de disparaître et parfois même de se tuer soi-même (sui-cide): on croit se débarrasser de la honte et en réalité on se fixe pour l'éternité dans une réaction passionnelle.
La solitude ne fait d'ailleurs qu'accroître la honte car dans la solitude je retrouve autrui qui jamais ne me quitte* et j'ai perdu la possibilité de m'échapper dans le divertissement. Bien plus la solitude voit très vite le sentiment de honte se transformer en sentiment de la faute puis en remords parce que le juge n'est plus autrui qui peut se tromper, être injuste ou bienveillant mais moi même qui sonde mon coeur. Surtout si, avec Sartre ou Alain on ne croit pas à