Pour se réfugier des violences à l’époque de la révolution de 1848, George Sand s’était installée à Nohant où elle a bien connue la paysannerie. C’est d’ailleurs là, loin de la politique, qu’elle a rédigé son roman La Petite Fadette, où elle dresse un portrait très idéaliste et réaliste des paysans. Ces personnages possèdent tous de bonnes qualités, mais ils sont aussi capables de s’avouer leurs défauts. Notamment, certains d’entre eux révèlent à ceux qu’ils aiment des vérités difficiles à entendre, rendant ainsi possible un changement profond de caractère. // C’est ce que, dans la deuxième partie du roman, on peut tout d’abord observer lorsque Landry réprimande et conseille la petite Fadette. // C’est après l’épisode du bal de la Saint-Andoche que Landry, se promenant dans les bois pour retourner à la Priche, découvre la petite Fadette, effondrée en larmes au milieu de nulle part. S’informant de la raison de ses pleurs et de ses agissements, Landry finit par lui dire ses quatre vérités. Il lui reproche, en effet, son manque de considération pour son apparence. Selon lui et les autres jeunes de son village, elle ressemble plus à un garçon qu’à une fille. Il continue en lui disant qu’elle « n’a point l’air propre et soigneu[se], et [qu’elle se] fai[t] paraître laide par [son] habillement et [son] langage » (chap. XVIII, p. 125). Fadette est forte et adroite, mais elle se fait trop remarquer et les jeunes ne trouvent pas cela normal de voir une fille aussi agile qu’un homme. Il lui dit même que si elle s'habillait et se coiffait comme les autres filles, elle pourrait être jolie. C’est donc pour plaire à elle-même, mais aussi à Landry, qu’elle se présentera plus tard à la messe transformée et soignée. Landry a reconnu le « grelet », malgré la différence de ses habits. Il avait reconnu « son pauvre dressage, son jupon de droguet, son devanteau rouge et sa coiffe de linge sans dentelle; mais elle avait reblanchi, recoupé et recousu cela dans le courant de la semaine »