Les sens sont la fonction de notre rapport au monde la plus simple, elle est innée, universelle. Il n’y a aucun apprentissage. Cette fonction est présente chez l’Homme depuis le plus jeune âge. Avant même qu’un bébé ne puisse découvrir le monde par son propre chef, il est déjà en relation avec le monde. Il n’a pas besoin de l’explorer pour le connaître. Le toucher du biberon, le goût de la viande, le visage de sa mère, le son de sa voix… Il n’ignore rien de la réalité. De cette manière là, nous pouvons dire que le monde fait partie de nous depuis notre naissance, qu’il s’offre à nous sans effort de notre part. Nous n’avons pas à aller à sa rencontre, c’est lui qui vient à la notre. Contrairement aux situations où nous tentons de le comprendre scientifiquement, d’y expérimenter une technique, d’approfondir nos connaissances. Les sens semblent donc nous fournir des connaissances de la manière la plus simple, la plus basique qui soit. Mais est-ce que les sens sont-ils suffisants ? Est-ce que l’apprentissage, les traditions, le raisonnement et le calcul ne peuvent-ils pas, eux aussi, nous apporter des connaissances ? Indépendamment de nos sens ? Et même si nous admettions que nos sens suffisent à nous fournir notre savoir, est-ce que cela ne dépend que d’eux, ou peut-on prendre en compte un autre facteur, tout aussi important, à savoir l’Esprit ? L’intelligence, la raison, le jugement viennent-ils de nos sens, ou est-ce l’Esprit qui les contient ? Les connaissances sont le fruit des expériences sensibles, mais avant cela, avant de pouvoir être sur le terrain, ne faut-il pas aller à la recherche de cette expérience ? Aller à sa rencontre ?
Avant de se demander si vous sens nous suffisent à acquérir toutes nos connaissances, il faut se demander quelle est la nature exacte de ces connaissances, comment elles nous parviennent. Ensuite, nous devons nous demander s’il existe des connaissances qui échappent totalement aux sens, qui nous sont acquises grâce à un facteur