Dissertation : On a coutume de considérer la littérature en général comme étant un art qui emprunte ses sujets et ses thèmes de prédilection à la réalité. Le théâtre est par définition, en tant qu’art de la mimésis, c’est-à-dire en grande partie de l’imitation et donc de la représentation, le vecteur des passions et des souffrances humaines. Cependant, force est de constater que, la plupart du temps, ses effets permettent un grossissement de la réalité qui semble transfigurer celle-ci au point d’en faire une sorte de double fictionnel de la réalité, bien souvent caricatural. On pourrait dès lors s’interroger sur les intentions, les moyens et les effets du genre théâtral en se demandant par exemple si le théâtre exprime ou non le réel. Nous verrons dans un premier temps que bien souvent le théâtre emprunte la plupart de ses thèmes au réel, à la réalité, qui occupe l’esprit des spectateurs qui ont alors l’occasion de percevoir par l’intermédiaire de la scène les contours de leurs propres passions et de leur propre vie. Nous verrons ensuite dans quelle mesure, pour atteindre certains objectifs parfois théorisés depuis l’Antiquité, le théâtre se détache du réel pour n’en donner qu’une sorte de grossissement permettant à la fois le divertissement mais aussi la transmission didactique au spectateur d’une morale exemplaire. Au XVIIe siècle, les attentes et les comportements variaient en fonction de la classe sociale. Le public du parterre était meilleur enfant que les marquis qui pavoisaient sur scène.
Certaines pièces proposent une réflexion morale ou sociale. Ainsi, pour Diderot, le drame doit représenter des conflits de la vie quotidienne, familiale ou sociale. Dans le théâtre naturaliste, théorisé par Zola et par le régisseur André Antoine, la mise en scène est entièrement subordonnée à la notion de milieu. C’est l’univers économique et social dans lequel sont plongés les personnages qui prime sur le texte et sur la mise en scène. La pièce a ainsi un rôle