Dissertation - monde romanesque
1901 mots
8 pages
Le roman est un genre peu codifié : l’absence de règles rigides l’enfermant dans une forme figée lui a permis de connaître de grandes variations au cours des siècles. Deux tendances principales se dégagent toutefois dans le traitement du personnage romanesque : la première tend vers l’idéalisation et l’héroïsation des personnages tandis que la seconde recherche la vraisemblance des personnages en essayant d’être le plus proche de la réalité. Ainsi, Albert Camus nous engage à reconsidérer la notion de héros romanesque qui serait pour lui à mi-chemin entre le commun et l’exceptionnel. Il écrit donc dans l’Homme Révolté : "Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin". On peut alors se demander si un personnage banal peut être un héros de roman. Tout d’abord, les héros sont des êtres exceptionnels. Cependant, nous verrons que les héros peuvent aussi être des personnages banals qui nous ressemblent. Enfin, le roman n’admet cette médiocrité qu’à certaines conditions.
Tout d’abord, les héros sont des personnages hors du commun. En effet, à l’origine, le mot héros signifie « demi-dieu » : ce qui nous ramène aux personnages mythologiques de l’épopée antique où le héros était un intermédiaire entre les dieux et les humains. Le mot héros a donc longtemps gardé cette signification dans les romans qui peuvent présenter des personnages admirables que l’on ne rencontre que très rarement dans la vie courante.
En effet, les héros romanesques accomplissent parfois de nombreux exploits. Ainsi, le roman a besoin de héros exemplaires, afin d’illustrer des rêves et des idéaux, d’inculquer des valeurs morales et sociales au lecteur, et de créer des aventures extraordinaires. On peut alors citer Edmond Dantès, héros du livre d’Alexandre Dumas : « Le comte de Monte-Cristo » parvient à s’évader de façon extraordinaire de la prison du château d’If.