Dissertation poésie
I. La création littéraire est spontanée et non contrôlée par l’artiste
I.1 L’artiste est doué de pouvoirs extraordinaires
Depuis l’Antiquité, et notamment depuis Platon, l’écrivain ou le poète est considéré comme un élu des dieux, doué de pouvoirs extraordinaires. Intermédiaire entre le monde divin et les hommes, il ne peut écrire que s’il est inspiré par les Muses. C’est bien la théorie de Platon lorsqu’il affirme dans Ion que les poètes lyriques ne sont pas en possession d’eux-mêmes quand ils composent et qu’ils ne peuvent le faire que grâce à un don céleste, l’inspiration s’apparentant à une sorte de transe et de délire. L’artiste, dans cette conception ne contrôle donc pas sa création. Il la subit plus qu’il n’en est le maître. Cette image du poète s’est perpétuée au cours des siècles et les poètes de La Pléiade, fidèles au modèle antique, la partagent. Ronsard, dans son « Hymne de l’Automne » retrace ainsi son initiation poétique et considère que ses talents de créateur sont le fruit d’une faveur divine qui le rend supérieur aux autres hommes et assure son immortalité : « Je n’avais pas quinze ans que les monts et les bois et