Dissertation sur julie de lespinasse
Quels sont les moteurs d’une œuvre littéraire ?
Julie de Lespinasse, auteure du XVIIIème siècle avait une opinion tranchée sur la question. Sans être vraiment belle, Julie de Lespinasse était intelligente et surtout très habile à diriger la conversation. Amie proche d’Alembert, elle tenait un salon, où elle se régalait de la compagnie d’hommes, mais aussi grands auteurs tel que Condorcet et Turgot.
On a pu dire de ce salon, qu’il fut le « laboratoire de l’Encyclopédie ». Julie, propriétaire des lieux où la production d’écrits foisonnait, était avertie et bien placée, pour nous parler de l’écriture. Mais alors qu’elle était entourée de messieurs très sérieux et surtout soucieux de faire passer leurs savoirs, elle avouait avec enthousiasme qu’elle écrivait par pur plaisir… Peut-on donc écrire, comme Mlle Lespinasse, seulement par pur plaisir ? Quelles seraient donc les fondements de cette jubilation de l’écriture ?
Mais la motivation de Julie est-elle la seule possible ? Quels moteurs peut avoir la production d’écrit en dehors du plaisir ?
Tout d’abord, l’écriture permet de vivre par procuration, de s’inventer peut être une autre vie. Plus trépidante, plus colorée, plus libre, plus attrayante que la vie réelle. Ainsi, Ainsi, Agatha Christie, vielle dame fort respectable à la petite vie monotone, tranquille et bien rangée inventa, à partir de 1920, le fantasque personnage d’Hercule Poirot, détective vaniteux qui se trouve confronté à des crimes sensationnellement sanglants et à des meurtriers torturés. Cet honorable sujet de sa majesté, prenait alors un plaisir tout particulier à décrire des crimes diaboliques et terribles, comme dans son fameux roman : Le crime de l’Orient Exprès. Ainsi, Jean Dominique Bauby, enfermé et piégé dans son propre corps par une attaque cérébrale, trouva dans l’écriture, le moyen de renouer avec des