Dissertation sur la cigale et la fourmi
Kateb Yacine (dans Ghania Khelifi, 1990, p. 91) « Éternelle sacrifiée, la femme dès sa naissance est accueillie sans joie. Quand les filles se succèdent (…), cette naissance devient une malédiction. Jusqu'à son mariage, c'est une bombe à retardement qui met en danger l'honneur patriarcal. Elle sera donc recluse et vivra une vie secrête dans le monde souterrain des femmes. On n'entend pas la voix des femmes. C'est à peine un murmure. Le plus souvent c'est le silence. Un silence orageux. Car ce silence engendre le don de la parole. »
Kateb Yacine, J'ai vu l'étoile qui n'a brillé qu'une fois, dans Le Monde, Paris, 4 avril 1984. « On croirait aujourd'hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens parlent l'arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu'au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route. Je lui ai parlé en arabe. Il m'a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m'a donné à réfléchir. Je me suis demandé