Dissertation sur le divorce
En [[Grèce antique]], le divorce existe sous des formes diverses suivant les [[cité grecque|cités]]. À [[Athènes]]<ref>Sur ce point, voir Sarah B. Pomeroy, ''Goddesses, Whores, Wives and Slaves'', Schoken, 1975, p. 64-65.</ref>, il peut être obtenu par consentement mutuel ou sur l'initiative de l'un des conjoints. Quand il est demandé par le mari, il prend la forme d'une [[répudiation]] : il suffit au mari de renvoyer sa femme du domicile conjugal, sans qu'il lui soit besoin de se justifier. En pratique, la [[dot]] constitue un frein puissant : lorsque le mariage est dissout, la femme récupère sa dot — sauf en cas d'[[adultère]] — avec un intérêt de 18 %<ref>Eva C. Keuls, ''The Reign of the Phallus'', University of California Press, 1985, p. 101.</ref>. De son côté, celle-ci a le droit de demander le divorce elle-même, mais le plus souvent la requête se faisait par l'intermédiaire de son tuteur légal (père, frère ou tout autre parent masculin) : la demande, dûment motivée, est alors déposée auprès de l'[[archonte]] qui l'examine et choisit de lui donner suite ou non. Les mauvais traitements constituent un motif valable de séparation, mais non l'[[infidélité]] du mari<ref>[[Robert Flacelière]], ''La Vie quotidienne en Grèce au temps de Périclès'', Hachette, 1959, p. 87.</ref>. Il semble qu'il ait été assez mal vu pour une femme de demander le divorce : [[Euripide]] fait ainsi dire à sa [[Médée (Euripide)|Médée]] : « le divorce ternit la réputation d'une femme, et elle ne peut pas, elle, répudier son conjoint<ref>{{EurMéd}} (v. 236-237). Issu de la traduction de [[Victor-Henry Debidour]] pour De Fallois, 1999.</ref>. » Le mariage ayant pour but de perpétuer la lignée masculine, les enfants restent sous la garde de leur père après le divorce. À l'[[époque hellénistique]]<ref>Pomeroy, ''op. cit.'', p. 129.</ref>, le divorce est davantage formalisé : des documents