Existe-il en droit français un droit du divorce?
« Mauvais arrangements mieux vaut que bon procès » ce proverbe populaire né sous la plume de Balzac dans « les illusions perdues » invite le justiciable courant à régler amiablement son différent plutôt que d’affronter son adversaire au cours d’un procès. C’est dans cet esprit de conciliation et d’arrangement mutuel que la loi du 26 Mai 2004, entrée en vigueur le 1 janvier 2005, est venue prolongée les innovations apportées en 1975. En France, le divorce est un héritage de la Révolution, dont le champ d’application a donné lieu à des restrictions et extensions successives. L’histoire du divorce en France n’a pris effet qu’avec la loi du 20 septembre 1792 : la création du divorce était inscrite dans l’idéal libéral révolutionnaire et n’a pu se concevoir qu’avec l’avènement d’un mariage civil, soustrait au droit canonique. Le Code Napoléon de 1804 a maintenu le divorce, mais en le restreignant à des causes plus strictes. La Restauration a par la suite pleinement restitué au catholicisme le rang de religion d’Etat et une loi du 8 mars 1816 a purement et simplement supprimer le divorce. Durant près de soixante-dix ans , le mariage est alors devenu en France pratiquement indissoluble, au regard des causes d’annulation du mariage extrêmement limités : par exemple, la nullité pour erreur sur les qualités essentielles du conjoint ne pouvaient être invoquée. Il fallut atteindre la loi Naquet du 27 juillet 1884 pour que le divorce, toutefois limité au seul cas du divorce pour faute, soit réintroduit en Droit Français. Pour voir, le divorce totalement réformé il a fallu attendre 1975 et les enquêtes statistiques et sociologique, sous l’égide du Doyen Carbonnier. Le souci du législateur était de faciliter le divorce en le déculpabilisant et en le dédramatisant mais aussi avec l’intention de protéger les victimes de la séparation, notamment sur le plan pécuniaire. Depuis le 1er janvier 2005 est entré en application