Le XXe siècle, au Québec, fut marqué par la poésie de Gaston Miron. Une partie de ses poèmes ont pour thème le manque de pays. Effectivement, le poète est particulièrement préoccupé par le fait que le Québec soit la plus grande région anglaise de langue française. Ce qu’il appelle le « pays » est en train d’agoniser et cela est perceptible dans son œuvre « l’octobre» où la représentation de ce territoire est révélée. L’auteur voit cette patrie comme étant souffrante et peinée, mais également comme une terre d’espoir qui sait se relever.
Le poète dévoile un pays de souffrance et de peine qu’est le pays de Québec. Tout d’abord, la honte et l’humiliation sont à l’origine de ce mal d’être par lequel est représenté cette nation : « jusqu’à la honte et au mépris de soi dans nos frères / à la douleur universelle dans chaque homme ravalé » (lignes 14 et 16). Cette antithèse met en valeur un contraste fort. Le pays est en douleur ce qui rend chaque personne souffrante. Les hommes ravalent cette peine. Ils sont honteux et humiliés. La honte de se reconnaître parmi leurs semblables anglais qui ont détruit en quelque sorte ce territoire accable une population d’origine française qui se sent humiliée par ses frères. En outre, cet état ressent une profonde frustration : « j’ai mal et peine ô morsure de naissance / cependant qu’en mes bras ma jeunesse rougeoie » (lignes 9 et 10). Cette métaphore :
« jeunesse rougeoie » démontre que la jeunesse est fougueuse et ardente. Par l’intermédiaire des bras qui représentent la possibilité d’agir, le pays jeune cherche à exprimer sa colère et sa frustration de façon intense. Cette rancœur est due au mal et à la peine que cette patrie a subi : « ô morsure de naissance ». Le rougeoiement est synonyme de feu et de flamboyance. La jeunesse du pays fait probablement appel aux âmes nouvelles, celles qui peuvent faire la différence. Bref, la terre de Québec est peinée et souffrante, puisque ses hommes ravalent la douleur de l’humiliation et ne