Dissertation : pensez-vous comme Claude Roy que « Les grands romans sont la chronique des petits, des obscurs, des sans grades » ?

« Sans personnages, point de roman » (A. Burgess).
En effet, quelque soit le genre du roman, les personnages sont le moteur de la fiction et c'est avec eux que l'on mesure le degré de vraisemblance et d'authenticité qu'il faut accorder au roman. Selon Claude Roy, « Les grands romans sont la chronique des petits, des obscurs, des sans grades ». Le roman - œuvre littéraire que l'on côtoie le plus - et à fortiori le grand roman a plus souvent décrit des figures mythiques que des personnages banals.
Que veut-dire Roy par cette phrase paradoxale? Prend-il compte de tous les grands romans?
Selon l'opinion commune les grands romans s'apparentent à des héros originaux, mais C. Roy estime que les personnages doivent être des copies de la réalité, ce qui nous verrons est impossible étant donné qu'un roman dépasse toujours le réel.

Le but premier du roman est de faire rêver et divertir ses lecteurs grâce à des personnages hors du commun et/ou confrontés à des aventures originales. Selon la conception classique les personnages sont alors rarement des « petits, des obscurs, des sans grades ».
« Des héros de roman fuyez les petitesses », conseille Boileau dans son Art Poétique.
Les personnages se démarquent du quotidien par leurs actions extrêmes et leurs traits de caractère marqués : ainsi dans La Princesse de Clèves, l'héroïne une femme d'une beauté sans pareille qui, comme son nom l'indique, fait partie de la cour du roi, meurt de douleur et de culpabilité, étant écartelée entre un amour fou et son honneur.
Les romans historique, de cape et d'épée ou d'aventure mettent en scène des héros mythiques, comme Les Trois Mousquetaires qui sont d'une bravoure sans pareille et élégants lorsqu'ils traversent les pires dangers... Dumas les fait d'ailleurs évoluer dans les plus hautes sphères de la société.
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