Le roman à thèse
Le ‘’roman à thèse’’ :
Le terme de ‘’roman à thèse’’ ou ‘’littérature à thèse’’ entre dans la le vocabulaire vers la fin du XIXe siècle avec une connotation péjorative jusqu’à nos jours. Dans l’usage commun, il évoque des œuvres proches de la propagande qui ne serait pas de la vraie littérature. Il est accusé à l’origine de ne pas répondre aux critères du roman réaliste en présentant une image déformée de la réalité. Les observations y seraient truquées puisqu’ il veut démontrer. Nous noterons qu’aucun écrivain n’accepte ce terme pour qualifier son œuvre.
La majorité préfère le terme de ‘’roman à idées’’. Beaucoup d’écrivains ont, cependant, pratiqué ce genre. Parmi eux, Maurice Barrès, Henri Bordeaux, Louis Aragon, André Malraux, François Mauriac et J.P. Sartre.
Un roman réaliste :
Le ’’roman à thèse’’ appartient au genre du roman réaliste parce qu’il veut, par l’observation du réel, faire voir et comprendre au lecteur quelque chose de lui-même et du monde. Il se distingue d’autres œuvres à thèse non réalistes comme le conte philosophique ou l’allégorie.
Les romans réalistes ne sont pas tous à thèse. Beaucoup de romans réalistes ne présentent pas de thèse car ils cherchent surtout à rendre la complexité et la densité de la vie quotidienne (‘’Le Père Goriot’’).
Partagé entre le désir du réalisme qui implique la complexité et le désir de thèse qui oblige la schématisation, le ‘’roman à thèse’’ est un genre contradictoire qui oscille par définition entre deux pôles : roman et thèse.
Par le fait même de l’écriture romanesque, les récits si à thèse soient-ils, compliquent les schémas élémentaires de l’analyse.
Une histoire porteuse d’enseignement :
Le ‘’roman à thèse’’ raconte toujours une histoire dont le contenu narratif peut varier à l’infini, mais cette histoire est déterminée par un projet : la thèse à démontrer.
Parce qu’il est d’abord une histoire, il se distingue du discours rhétorique de l’orateur ou de l’enseignement du professeur