« Pas d’œuvres littéraires qui vieillissent aussi vite que des comédies »
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« Le temps use les oeuvres littéraires; les chefs-d’oeuvre même, quoi qu'on en dise », affirmait Montherlant dans ses Carnets. En effet, toute œuvre littéraire, roman, poème ou pièce de théâtre, est soumise au temps qui passe et coure le risque de tomber dans l’oubli, dans la désuétude, de « vieillir » au fil des années et des siècles. On ne compte d’ailleurs plus le nombre d’œuvres littéraires connues un temps et oubliées par la suite. Aujourd’hui même, dans une société où l’on se doit de consommer toujours plus et ce le plus vite possible, les livres sont devenus un objet de consommation comme les autres, que l’on « consomme » aussi vite que l’on oublie : « dans la trappe » et au suivant, dirait Père Ubu. Ainsi, peut-on approuver les mots d’un critique contemporain : « Pas d’œuvres littéraires qui vieillissent aussi vite que des comédies » ? La comédie, contrairement à la tragédie, serait appelée, plus que toute autre œuvre littéraire, à vieillir ? La comédie serait donc vouée au succès bref et au déclin inévitable?
Fondée sur le rire, ce genre théâtral a souvent été décrié et considéré comme futile et simplement distrayant, indigne de la haute société. Pour autant, là n’est pas une raison suffisante pour expliquer ce déclin si rapide. Et si les comédies vieillissent réellement plus vite que toute autre œuvre littéraire, comment alors expliquer le succès toujours aussi vif des comédies de Molière, de Beaumarchais ou de Marivaux ?
Afin de répondre à ces interrogations, il sera tout d’abord intéressant d’aborder les causes du déclin rapide des comédies pour ensuite expliquer les raisons de l’intemporalité de certaines pièces, souvent surprenantes de modernité et d’actualité.

Depuis l’Antiquité, la comédie est traditionnellement considérée comme un genre théâtral mineur, inférieur à celui de la tragédie. En effet, durant les