Dissertation vieillesse
LE MONDE | 14.09.09 | 14h41 • Mis à jour le 14.09.09 | 14h41
Rome Correspondant
C'est un sénateur de droite rencontré dans une rue du centre historique de Rome. "Onorevole ("sénateur"), lui demande-t-on, comment voyez-vous les choses ?" Un soupir. "Un grand bordel", lâche-t-il.
Depuis la révélation des scandales touchant à la vie privée de Silvio Berlusconi, les scénaristes de l'après-Berlusconi se sont mis au travail, comme s'il convenait d'anticiper l'échéance des élections générales de 2013. Pourtant, les magistrats de Bari, qui ont mis au jour un réseau de prostitution en marge d'une enquête sur des pots-de-vin dans le milieu hospitalier, et dont le premier ministre italien a été l'utilisateur final, "ont écarté tout délit" du président du conseil. Sa majorité au Parlement ne lui a pas encore manqué.
Mais un autre rendez-vous attend Silvio Berlusconi. Dans les semaines à venir - aucune date n'a été précisée -, la Cour constitutionnelle devrait rendre son avis sur la loi, votée au début de son troisième mandat, protégeant les quatre plus hautes charges de l'Etat (présidence de la République, du conseil, du Sénat, de l'Assemblée) durant leur mandat. Si les juges devaient conclure à la non-constitutionnalité de la loi, M. Berlusconi verrait revenir à lui le spectre de plusieurs procès suspendus, dont celui de l'affaire Mills, du nom d'un avocat anglais condamné par le tribunal de Milan, le 17 février, à quatre ans et six mois de prison pour faux témoignage. Dans leur verdict, les juges ont désigné M. Berlusconi, qui dénonce "un procès politique", comme le "corrupteur" de David Mills.
Cette hypothèse, où M. Berlusconi serait empêché de gouverner par le retour des "affaires", a provoqué une fracture dans son propre parti, le Peuple de la liberté (PDL). Le premier à s'être mis en piste n'est autre que Gianfranco Fini, le président de l'Assemblée nationale et ancien ministre du second gouvernement Berlusconi.