Dissertation : l’altérité
Connaître quelqu’un à fond se fonde sur une action intellectuelle et mentale. Etre capable de décrire ses réactions, comprendre par quels cheminements intellectuels ou affectifs un individu passe afin de pouvoir déterminer ses actions et ses comportements de la manière la plus sûre possible, ce qui implique une marge d’erreur évidente. C’est aussi connaître sa forme de pensée, ses goûts, ses habitudes, son passé et être capable d’en faire la synthèse de manière totalement neutre, sans jugement et sans référence aucune. C’est comprendre cette réaction et pouvoir en prévoir chaque mouvement ou modification.
Sainte-Beuve dit : « Connaître à fond, et tel qu’il est, un être humain et l’aimer, c’est impossible. ».
Est-il possible de connaître quelqu’un de manière approfondie et sûre et est-il possible de l’aimer malgré tout ? Pouvons-nous aimer sans connaître, ou alors au contraire très bien connaître quelqu’un et l’aimer quand même ? Ces questions seront débattues plus loin.
D’un point de vue intellectuel, on a la capacité de connaître une personne grâce à ces réactions et ses actions. On peut savoir comment l’autre va réagir par interprétations intellectuelles, soit par rapport à des vécus qui se répètent à force de le rencontrer sur un temps prolongé, voire des années durant, et tout en tenant compte de son vécu qui modifie ses affects et ses actions, soit par l’analyse basée sur des statistiques ou des théories psychologiques. Cependant, il faut compter sur une marge d’erreur dans la connaissance de l’autre car le jardin secret non dévoilé, retenu ou même dénié joue en faveur de l’erreur. Ainsi, pourrions-nous vraiment connaître un être « à fond » à la lumière de cette marge d’erreur ?
Par conséquent, nous ne pourrions donc pas aimer cet être humain, sachant que nous ne pourrions pas le connaître complètement, et qu’il n’est donc pas possible de pouvoir