TGCSujet N°2 (poésie 20e siècle) :« Quand le poète n’est pas sédentarisé de force, ce piéton s’en va volontiers d’un logis à l’autre, comme s’il lui fallait récuser les abris réels, s’approvisionner au- dehors et toujours rechercher l’entrouverture pour élaborer ce ‘logis très précieux’ qu’est selon Mallarmé le poème : seule demeure où puissent trouver place ensemble le dehors et le dedans, le lointain et le proche... » Jean-Michel Maulpoix, Le Poète perplexe, Paris, José Corti, …afficher plus de contenu…

Les poèmes sont sous formes de courtes notes qui peuvent se rattacher à la maxime, sa brièveté est aussi un questionnement sur le silence tout en gardant une part d’optimisme. Nous pouvons donc nous demander en quoi ce propos pourrait éclairer, nous aider dans notre lecture de ces recueils. Nous verrons tout d’abord que le monde extérieur semble en effet avoir un impact, une certaine importance pour le poète et dans sur ses poèmes. Ensuite, nous étudierons le poème en lui-même mais aussi son but, ses intentions, ses …afficher plus de contenu…

En effet, la poésie de René Char est un véritable engagement politique au cœur des années de guerre. Il utilise sa poésie comme une arme, comme le prolongement de sa Résistance « Je n’écrirai pas de poème d’acquiescement » (p37, n° 114), « abjection nazie » (p40, n°126). Sa poésie ne fait donc qu’évoluer au fur-et-à mesure que le temps passe, que la guerre avance, qu’il vieilli, que le monde change. Il émet lui-même l’idée que le poète ne peut rester statique, sédentaire, sur ses acquis « Le poète conservateur des infinis visages du vivant » (p29, n°83), « Le poète ne peut pas longtemps demeurer [...] Il doit se lover dans de nouvelles larmes » (p14, n°19). De plus, la guerre a divisé l’humanité et c’est donc le rôle de la poésie que de les réconcilier « Il ne reste plus qu’à rassembler le trésor éparpillé » (p34, n°97). Sa poésie semble donc être une arme mais aussi le lieu d’un dialogue.