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Le dîner
Aujourd’hui, un dîner est un moment de la journée parfaitement normal, et anodin. Mais au 19ème siècle, un dîner avait un rôle particulièrement important, surtout lors des dîners mondains ou encore au restaurant.
Rôle social dans la société du 19ème
Au 19ème siècle, le dîner avait un rôle bien précis. Outre le fait de manger en bonne compagnie et en bavardant de choses et d’autres, le dîner avait un rôle social. De jeunes personnes ayant eu la chance de se faire inviter pouvaient ainsi espérer de faire connaître, comme c’est le cas dans Bel-Ami. En effet, Georges Duroy se fait inviter par Forestier, en souhaitant obtenir ainsi un travail. Le premier dîner était ainsi très important, déterminant souvent la suite d’un avenir. Il fallait y être aimable et intéressant, du moins au début ; et se faire réinviter était un véritable honneur pour toute personne.
Comme dans toute relation sociale, c’est en premier lieu la parole qui permet de relier les différents moments de la soirée. Le plus souvent, en effet, un propos d’un personnage vient dévier le cours du récit par l’introduction d’une matière nouvelle. L’apparent coq-à-l’âne que proposent les soirées sont en réalité bâties sur une structure très serrée qui ne doit rien au hasard de la conversation, mais repose sur la capacité de l’écrivain à organiser son récit pour en tisser les thèmes tout en donnant l’illusion du décousu et du naturel de la conversation.
Ainsi, nous pourrions citer Proust qui démontre très bien ce fait dans Sodome et Gomorrhe, lors du dîner à la Raspelière.
Ces dîners mondains étaient également une occasion d’explorer les classes sociales, comme on peut le voir dans Bel Ami, et surtout lors du premier dîner de Georges Duroy au début duquel ce dernier ne se sent pas vraiment à sa place, sentiment qui s’en va rapidement.
La question de l’appartenance à un groupe est centrale dans cette soirée où le petit clan accueille " tant de nouveaux " qu’il faut