Disserte encrier contre canon
Victor Hugo fut un célèbre auteur romantique du 19ème siècle connu pour son engagement. En 1852, il adresse une lettre à sa fille, lui présentant l'ouvrage qu'il prépare, « Les Châtiments », contre Napoléon III à qui il voue une haine féroce pour son accession illégale au pouvoir. Dans ce message il compare la littérature à un « encrier » qui doit briser les « canons », la violence, la force brutale. Hugo pense donc que l'écrivain a le devoir de s'engager, de lutter pour la paix et la justice, mais l'engagement est-il la seule fonction que doit avoir la littérature ? Un nombre important d’œuvres littéraires, en particulier du XIIIème au XXème siècle sont destinées à dénoncer les excès du pouvoir ou de la force armée, la littérature étant un moyen efficace pour ce faire grâce notamment à la possibilité pour l'auteur de se cacher derrière ses textes et personnages, ce qui est d'une importance capitale sous un régime autoritaire qui use abondamment de la censure. Des auteurs tel Jean de La Fontaine l'avaient parfaitement compris et c'est pourquoi il peignit dans ses fables un monde fictif peuplé d'animaux personnifiés pour critiquer la Cour et le Roi, afin d'éviter les ennuis. De plus, l'auteur peut choisir entre de nombreux procédés pour convaincre ou persuader le lecteur. Ainsi, Voltaire et Jean Giono dénoncent les horreurs de la guerre mais différemment : Voltaire fait preuve de beaucoup d'ironie, de cynisme dans son conte philosophique Candide où il parodie notamment la guerre qu'il nomme « boucherie héroïque » tandis que Giono fait appel au concret, au pathétique dans son témoignage de la Première Guerre Mondiale dans lequel il raconte ses souvenirs de ce conflit qui l'a tant marqué et le hante toujours. Les écrivains sont les témoins de leur époque, ils peuvent vouloir