Disserte
Dickens accueillant ses personnages par William Holbrook Beard
Les auteurs cherchent parfois à composer le nom d'un personnage en s'inspirant d'un adjectif ou d'une idée qui suggérera ses qualités. Le Mr. Murdstone de David Copperfield de Charles Dickens suggère murder (« meurtre » en anglais) et déplaisir. La principale préoccupation de Sancho Panza est, comme son nom l’indique, de se remplir la panse. Monsieur de Pourceaugnac, chez Molière, est un provincial ridicule.
Quand un personnage de fiction est particulièrement représentatif d'un trait de caractère ou d'un état d'esprit, son nom devient dans le langage courant synonyme de cet attribut. On parle ainsi d'un don Juan pour évoquer un séducteur, d'un tartuffe pour un bonimenteur, d'un candide pour un naïf, etc.
Le cinéma, la littérature populaire et la bande dessinée ont aussi produit leurs personnages symboliques d'un attribut particulier, comme Superman qui incarne le super-héros, Sherlock Holmes, synonyme de perspicacité et de sens de la déduction, Tatie Danielle, vieille femme acariâtre, etc.
Dans certaines œuvres de la littérature du xviiie siècle et du xixe siècle telles que Les Misérables de Victor Hugo, les noms des personnages se réduisent à une simple lettre et un long tiret. Cette convention d'écriture est aussi utilisée pour d'autres noms propres comme les noms de lieu. Ceci a l'effet de suggérer que l'auteur pense à une personne réelle mais omet le nom complet pour garder secrète son identité. Au xxe siècle, une technique similaire est employée par Ian Fleming dans sa série de romans de James Bond, où le vrai nom de M, s'il est prononcé dans les dialogues,