La societe vu par la bruyere
Les Caractères de la Bruyère constituent une peinture pittoresque et lucide de la societé française de l’epoque. La Bruyère est un spectateur de la vie des autres hommes. Il « use ses esprits à en démêler les vices et le ridicule» . Il présente l’image ironique de toutes les couches sociales dont il critique le plus la noblesse. Son oeuvre en formes de maximes et de portraits est une critique positive qui vise à avertir les hommes et à leur indiquer la façon dont ils devraient se comporter. L’auteur a choisi pour le motto de son livre une citation de la lettre d’Erasme :« J’ai voulu avertir et non mordre ; être utile, et non blesser ; servir la moralité, et non lui faire obstacle » .
La Bruyère dénonce surtout le disfonctionnement de la société où règne l’inégalité et l’injustice sociale qui condamne les paysans et le peuple à la vie dans l’affreuse misère. « Il ya des miséres dans la terre qui saisissent le coeur. Il manque à quelques-uns jusqu’aux aliments ; ils redoutent l’hiver ; ils appréhendent de vivre » Ce qui importe dans la société c’est donc la naissance. La gloire et le succès sont déterminés seulement par le hasard. La société ne considère l'individu qu'à travers ce qu'il paraît et non pas ce qu'il est . « De bien des gens il n’y a que le nom qui vale quelque chose ; quand vous les voyez de fort près, c’est moins que rien ; de loin ils imposent» . La Bruyère explique ce phénomène par l’égocentrisme des gens, trop focalisés sur eux-mêmes pour discerner les gens de talent. Il souligne que les gens manquent de la modestie qui fortifie le caractère de l’homme. L’écrivain condamne le plus la cour qui est un lieu dominé par l'intérêt égoïste de chaque courtisan. Un seul objectif pour ce dernier consiste à obtenir la faveur d'un grand seigneur, quel qu'en soit le prix. L’auteur s’interesse aussi à la ville qu’il compare Il compare à un vaste théâtre où chacun se met en scène, à une micro-société où toutes les classes