Doc00096
« Les chefs qui depuis le 13 Mai 58 sont à la tête des armées françaises ont formé un gouvernement. Ce gouvernement allégant (sic) notre défaite s’est mis en rapport avec les chefs de l'OAS pour nous faire cesser le combat.
Certes nous avons été submergés par les forces mécaniques, terrestres, aériennes et hertziennes de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre et leur matériel, c'est le martellement des bottes sur les écrans de télévision et l'intoxication massive de la presse et des radios qui nous font reculer.
Ce sont les complicités manifestes et la rapidité du recour (sic) à l'illégalité qui nous ont surpris au point de nous amener là où nous sommes aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ?
L'espérance doit-elle disparaître ? Le recul est-il définitif ? NON.
Nous qui vous parlons en connaissance de cause nous vous disons que rien n'est perdu pour la révolution. Nous avons encore de nombreux moyens de faire venir un jour la victoire car les étudiants ne sont pas seuls, ils ont l'ensemble de la classe ouvrière avec eux. Ils peuvent faire bloc avec elle pour tenir et continuer la lutte. Ensemble, étudiants et ouvriers, nous pourrons libérer et utiliser 1'immense industrie des usines et des facultés.
Cotte révolution n'est pas limitée à notre pays. Cette révolution n'est pas tranchée par les journées de mai. Cette révolution est une révolution mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, n'empêchent pas qu'il y a dans l'univers tous les moyens pour écraser nos ennemis.
Atteints aujourd'hui par notre faiblesse mécanique, nous pourrons vaincre dans 1’avenir par une force révolutionnaire supérieure. Le destin du monde est là.
Le mouvement du 22 mars invite tous les révolutionnaires qui se trouvent en territoire français où qui viendraient à s'y trouver, avec leur armes ou sans leurs armes, travailleurs et étudiants, à s'organiser. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance populaire ne doit s'éteindre et ne s'éteindra pas.