Doit-on avoir peur des machines ?

Contrairement à l’outil qui est le prolongement de la main de l’homme, les machines peuvent fonctionner sans l’intervention humaine du moment qu’elles ont été programmées. Elles disposent donc d’une autonomie (complète ou partielle). Avec l’avènement de l’automatisation, beaucoup ont vu une occasion de se libérer du fardeau que représente le travail. Les machines sont capables d’exécuter les tâches pénibles à l’homme et permettent de lutter contre le travail répétitif et aliénant qui s’était développé avec la division technique et rationnelle du travail dans les pays industrialisés (théorisée par A. Smith). Les machines devraient donc être perçues comme une sorte de libérateur de l’humanité. Pourtant, dès la fin du XVIIIème siècle, des révoltes ouvrières dirigées par J. Ludd saccagent des machines industrielles. Cette violence reflète le climat d’insécurité qu’apportent les machines dans l’esprit des gens. Est-ce une peur justifiée ? Les machines sont-elles la résolution de tous nos problèmes ou au contraire un supplémentaire ? Nous verrons dans un premier temps les avancées positives liées à l’automatisation avant de nous intéresser aux menaces qui existent.

L’homme contemporain est un homo-faber qui augmente sa puissance face à la nature grâce à ses outils et à ses machines. Les machines permettent donc à l’homme de maîtriser la nature hostile et peu généreuse à son égard. Il acquiert ainsi plus de liberté, des conditions d’existence plus faciles car il peut s’adonner à des loisirs. Cela rend son existence propice au bonheur.

La machine est une invention humaine. Elle est créée et réglée par l’homme et il paraît donc absurde que sa fonction soit de nuire à son créateur. Elle lui sert au contraire à réaliser des tâches que l’homme ne serait pas capables de mener lui-même (exemple des sondes envoyées dans l’espace) ou à le remplacer dans des tâches pénibles et aliénantes (comme boucher les tubes de