Dom Juan et le ciel
Lorsque Don Juan est amené à perler du Ciel, il s’exprime par des exclamations, des phrases non terminées, des silences (II,1 avec Sganarelle : « laissons cela », « oui, oui », « ah, ah, ah »). Cela révèle un certain embarras. Mais les multiples avertissements du ciel ne l’amènent pas à se repentir : au contraire, il multiplie les provocations. Don juan, impie ou athée ?
Un libertin au XVIIème siècle : « celui qui fait profession de ne point s’assujettir aux choses de la religion » (Dictionnaire 1718)
→ Libertinage érudit : mouvement moral et philosophique.
→ Libertinage de mœurs : appétit de jouissances.
Dans la pièce de Molière, on ne voit guère Don Juan profiter de ses conquêtes. Don Juan apparaît donc avant tout comme un libertin doutant de l’existence de Dieu, refusant toute autorité, toute valeur établie, non-conformiste.
I. Les avertissements du Ciel II, 1 : Naufrage de Don Juan : Sganarelle lui reproche de ne pas tenir compte de cet avertissement et de ne pas « rendre grâce au ciel de la pitié qu’il a daigné prendre » d’eux. II, 5 : Don Juan recherché par 12 hommes armés. III, 5 : La statue du Commandeur qui fait un signe de tête (interprétations variables selon les mises en scène : mouvement très lent, presque imperceptible, flash de lumière…) IV, 6 : Done Elvire implore Don Juan de penser à son salut et de se corriger. Mais lui n’est sensible qu’à son aspect négligé, détaché du monde, son retour au statut de nonne inaccessible propre à réveiller son désir pour elle.
IV, 8 : La statue du Commandeur vient se mettre à table. Il l’invite à venir souper le lendemain chez lui. V, 5, le Spectre, en femme voilée (représente toutes les femmes) puis figurant le Temps avec la faux à la main (c’est-à-dire qu’il l’avertit qu’il lui reste peu de temps à vivre ; mais Don Juan, lui, vit toujours dans l’instant présent)
Les avertissements du Ciel sont de plus en plus ouverts,