Dom jun ou la transgression de l'ordre social
Dom Juan offre un véritable panorama de la société ; Dom Juan, face à chacune des classes représentées, joue sa propre partition transgressive.
La noblesse :
Représentée par Donne Elvire et ses frères, ainsi que par Dom Louis (et Dom Juan lui-même), elle se veut porteuse de valeurs morales : bravoure, sens de l'honneur, respect des femmes, de la religion, de la parole donnée. Or Dom Juan met en danger ce code social : il ne respecte pas les normes sociales, refusant par exemple la charité au Pauvre et l'obligeant au sacrilège. Il ne respecte pas les sacrements : ni le mariage ("c'est un épouseur à toutes mains"), ni les funérailles (scène du tombeau). Il ne respecte pas la parole donnée : à Donne Elvire, mais aussi à Monsieur Dimanche ! Enfin, il ne respecte pas son père : ni les liens du sang, ni les cheveux blancs ne l'empêchent de bafouer cruellement celui-ci.
"C'est une terrible chose qu'un grand seigneur méchant homme" s'exclame Sganarelle (I, 1) : en transgressant brutalement toutes les valeurs de la noblesse, Dom Juan met à nu la brutalité des rapports sociaux.
Les paysans :
L'acte qui oppose Dom Juan aux paysans est éminemment comique : face à Mathurine et Charlotte, Dom Juan, homme du réflexe, obéit mécaniquement à sa nature, au risque de se mettre en difficulté ; mais il profite également avec cynisme de sa position de noble, face à deux petites paysannes naïves. L'affrontement avec Pierrot rappelle la dimension sociale du conflit : "nos femmes", "parce que vous êtes monsieur".Molière atténue ce que la scène pourrait montrer de brutal affrontement de classe en faisant de Pierrot un personnage comique, à la fois fanfaron et peureux ; il n'en reste pas moins que l'on retient le cynisme et l'absence de scrupule, la brutalité du Noble face à des paysans désarmés (et à qui, en outre, il doit la vie ! Il transgresse même la plus élémentaire morale...)
Le Pauvre :
C'est en