Chloé
Un dénouement tragique, mais qui reste comique (acte V, scènes 4,5 et 6).
On sait que Dom Juan est emporté dans les Flammes des Enfers par la Statue du Commandeur.
Dom Juan meurt, on pourrait se croire dans le dénouement d’une tragédie. Mais très rapidement, le registre comique revient au galop avec la réplique finale de Sganarelle : « Mes gages, mes gages ! »; un Sganarelle peiné, non de la mort de son maître mais de la perte de son argent.
Le châtiment de Dom Juan peut paraître exemplaire : un homme qui défie toutes les lois sociales et la puissance divine ne peut survivre. Pourtant le comique de cette réplique finale annule l’effet voulu : Dieu n’a pas le dernier mot. La pièce se finit sur une note bouffonne et le valet Sganarelle énonce une morale. Et le châtiment n'est peut-être pas si fatal à Dom Juan, qui n'a cessé de provoquer Dieu durant toute la pièce : maintenant sûr du fait que ce dernier existe, le dernier cri du séducteur peut alors être perçu comme un cri d'orgasme final, et fatal. Le dénouement de Dom Juan ne peut être vraiment appelé dénouement tant celui-ci est ambigu.
Le ciel emploie tous les moyens possibles afin de convaincre Dom Juan, et doit se résoudre à utiliser la violence. Finalement, Dom Juan ne va jamais se repentir, personne ne réussira à le convaincre et à vaincre sa logique.
Molière a élevé Dom Juan (libertin inventé par Tirso de Molina en 1630) au rang de mythe, en lui donnant une profondeur et une certaine