Don juan moliere
L’éloge de l’inconstance
ID FDL : 463
« Dom Juan » de Molière: L’éloge de l’inconstance
Sommaire
Une théorie de la séduction
Le portrait d’un conquérant
Analyse
L’éloge de l’inconstance
Dom Juan est l’une des comédies les plus connues de Molière. Dès sa première représentation, en 1665, la pièce connaît le succès mais entraîne aussi le scandale et le déchaînement des dévots, en raison de l’esprit profondément libertin du héros éponyme Don Juan. Le texte que nous avons à étudier, extrait de la scène 2 de l’acte I, est une tirade prononcée par ce dernier dans laquelle il développe sa conception de l’amour fondée sur l’inconstance du désir. En effet, s’adressant à Sganarelle, il se révolte contre la pensée conformiste de son valet qui croit en la vertu du mariage.
Lecture
Nous nous demanderons donc dans quelle mesure, à travers cette tirade, se profile le portrait d’un libertin qui ne croit qu’en son propre moi. Dans un premier temps, nous étudierons la façon dont Don Juan expose une véritable théorie de la séduction. Dans un second temps, nous verrons que nous avons affaire au portrait d’un conquérant.
I Une théorie de la séduction :
1- Le refus du conformisme :
Tout d’abord, cette longue tirade s’apparente à une profession de foi : Don Juan y développe sa conception de l’amour. Il trace son autoportrait en libertin, avide de plaisir et théoricien talentueux de l’amour. En effet, il affirme son refus de se soumettre à la pensée communément admise d’après laquelle chaque homme est destiné à se marier afin de passer son existence avec ce même être. Dans cette scène, cette idée est incarnée par le valet Sganarelle, auquel réfère le « tu » du héros. La tirade s’ouvre alors sur l’interjection « Quoi ! », suivie d’une phrase marquée par un rythme ternaire : « qu’on se lie », « qu’on renonce », « qu’on n’ait plus » (l.1, 2,3). Cette première phrase de la tirade,