Dorian grey
De ce projet ambitieux naît le portrait de Dorian Gray, une peinture qui va bien au-delà des espoirs de son auteur. Voyant le tableau terminé, Dorian est époustouflé par sa propre apparence. Oscar Wilde écrit : « Lorsqu’il le vit, il recula et rougit un instant de plaisir. Son regard eut un éclair de joie, comme s’il se reconnaissait pour la première fois de sa vie. Il demeura immobile, ébloui. […] Il avait la révélation soudaine de sa propre beauté. » L’effet n’est pas moindre sur le peintre lui-même, ainsi s’exclame-t-il : « Tout portrait qui a une âme est un portrait de l’artiste et non du modèle. Le modèle n’est qu’un hasard, qu’un prétexte. […] Je ne veux pas exposer ce portrait parce que j’ai peur d’y avoir livré le secret de son âme. »
Un tableau aux pouvoirs surnaturels
Un troisième personnage, lord Henry Wotton, prototype du dandy cynique, manipulateur et plein d’esprit, rappelle sournoisement à Dorian que sa beauté n’est qu’éphémère, qu’il a trouvé dans son portrait un rival auquel les ravages du temps seront épargnés. L’impact sur Dorian dépasse de loin l’effet d’une simple plaisanterie un peu désobligeante : « Quel dommage ! Je deviendrai