Dossier sur le surréalisme
I)Poèmes SURREALISTES:À travers l’Europe
A M. Ch.
RotsogeTon visage écarlate ton biplan transformable en hydroplanTa maison ronde où il nage un hareng saurIl me faut la clef des paupièresHeureusement que nous avons vu M PanadoEt nous somme tranquille de ce côté-làQu’est-ce que tu vois mon vieux M.D…90 ou 324 un homme en l’air un veau qui regarde à travers le ventre de sa mère
J’ai cherché longtemps sur les routesTant d’yeux sont clos au bord des routesLe vent fait pleurer les saussaiesOuvre ouvre ouvre ouvre ouvreRegarde mais regarde doncLe vieux se lave les pieds dans la cuvetteUna volta ho inteso dire chè vuoije me mis à pleurer en me souvenant de vos enfances
Et toi tu me montres un violetépouvantableCe petit tableau où il y a une voiturem’a rappelé le jourUn jour fait de morceaux mauvesjaunes bleus verts et rougesOù je m’en allais à la campagneavec une charmante cheminéetenant sa chienne en laisseIl n’y en a plus tu n’as plus ton petit mirlitonLa cheminée fume loin de moi des cigarettes russesLa chienne aboie contre les lilasLa veilleuse est consuméeSur la robe on chu des pétalesDeux anneaux près des sandalesAu soleil se sont allumésMais tes cheveux sont le trolleyÀ travers l’Europe vêtue de petits feux multicolores
Guillaume Apollinaire, Ondes, Calligrammes 1918
Arbre
A Frédéric Boutet.
Tu chantes avec les autres tandis que les phonographes galopentOù sont les aveugles où sont-ils allésLa seule feuille que j’aie cueillie s’est changé en plusieurs mirageNe m’abandonnez pas parmi cette foule de femmes au marchéIspahan s’est fait un ciel de carreaux émaillés de bleuEt je remonte avec vous une route aux environs de Lyon
Je n’ai pas oublié le son de la clochette d’un marchand de cocod’autrefoisJ’entends déjà le son aigre de cette voix à venirDu camarade qui se promène avec toi en EuropeTout en restant en Amérique
Un enfantUn veau dépouillé pendu à l’étalUn enfantEt cette banlieue de sable autour d’une pauvre ville au fond de