Douter, est-ce désespérer de la vérité ?

2800 mots 12 pages
Introduction
Douter, c'est d'abord être dans une incertitude telle qu'elle nous fait hésiter sur le parti à prendre ou l'opinion à adopter. Quand je doute, je ne sais que faire ni penser, et mon jugement se trouve suspendu. Tout le temps que dure le doute en effet, ma volonté ne parvient pas à se décider : tant que je ne renonce à aucune des alternatives qui s'offrent à moi, c'est à l'acte même de juger que je renonce. Car enfin, juger, c'est affirmer ou nier, ce qui implique que ma volonté sorte de l'embarras du choix, tranche et se décide. Mais c'est précisément lorsque je veux m'assurer de bien choisir, c'est-à-dire de ne pas me tromper, que le doute s'empare de moi et me paralyse : je retiens mon jugement tant que me font défaut les raisons qui me permettraient de trancher. En ce sens donc, celui qui doute redoute par-dessus tout l'erreur et aspire à être dans le vrai, et c'est précisément parce qu'il ignore ce qu'il en est en vérité qu'il se met à douter. Le doute, loin de nous conduire à renoncer à la vérité, serait au contraire un passage obligé pour celui qui, comme le disait Descartes, refuse de se décider « pour de faibles raisons ».
Cependant, lorsqu'un doute me saisit, je me trouve bien dans une situation telle que ce que je tenais pour vrai se trouve ébranlé : j'étais persuadé que c'était vrai, et je sais maintenant que c'est faux. Qui me dit alors qu'il n'en va pas de même pour toutes mes croyances ? Douter, n'est-ce pas alors désespérer de la vérité, c'est-à-dire désespérer qu'on puisse jamais l'atteindre ?
Mais quand le doute s'installe dans mon esprit, ne suis-je pas précisément en mesure de réformer ma pensée et de me défaire de mon erreur éventuelle, progressant ainsi vers le vrai ? C'est ici que le doute acquiert sa valeur proprement philosophique : d'une hésitation embarrassée dictée par la prudence, d'une incertitude subie qui attend de pouvoir se décider, il est en mesure de devenir non plus passif et indésirable, mais actif, convertissant

en relation

  • La vérité est-elle contraignante ou libératrice?
    977 mots | 4 pages
  • resume le bonheur cote pile
    758 mots | 4 pages
  • Analyse sur le texte la crise sophistique : le discours humain laissé à lui-même par jean grondin
    702 mots | 3 pages
  • judy porter disparu
    327 mots | 2 pages
  • De la certitude
    294 mots | 2 pages
  • Faut-il douter pour acquérir la vérité ?
    1127 mots | 5 pages
  • Voltaire
    787 mots | 4 pages
  • Y as-t)il un critère ultime du vrai ?
    5090 mots | 21 pages
  • Commentaire sur lucrèce
    1003 mots | 5 pages
  • Philo
    293 mots | 2 pages
  • Douter, est ce renoncer à la vérité?
    1217 mots | 5 pages
  • Travaille philo
    653 mots | 3 pages
  • Dissert
    276 mots | 2 pages
  • Peut-on être libre face à la vérité ?
    2036 mots | 9 pages
  • Dissertation: douter est-ce renoncer à la vérité
    1092 mots | 5 pages