Du commencement vers la fin
Crépuscule de sang pour La Dernière Grande Marche,
Celle que l'on appelle, que l'on murmure, enfin, que l'on nomme Bravache,
Celle que l'on attend, que l'on fait, enfin, que l'on nomme Bravache,
A cette heure, la dernière, ou à celle qui la première,
De ses aiguilles a vu jaillir, de son compteur a vu s'épanouir,
Ceux que l'on nomme désormais la dernière erreur... Ne sont-ils donc pas la première ?
Ces êtres de chair et de sang, qui, de leurs mains assoiffées,
Rassasient la terre de chair et de sang... La leur ou celle de leur voisin ?
Enfin, la voilà, Cette Ultime Marche !
Celle grâce à qui, enfin ! S'écrouler va la Grande Arche....
Celle des Hommes, fins, cultivés, travailleurs,
Celle des Démons, arrogants, cupides, querelleurs,
Alors que ne pourrai-je espérer, pour cette Dernière Heure,
L'ultime once de liberté tant espérée,
Celle pour quoi tout a commencé,
Celle pour qui tous ont combattu,
Celle par qui tout va finir... Mais a-t-il seulement eu un commencement ?
Aussi loin que remontent les souvenirs, de la source claire à la cascade souillée,
Les flots toujours, tumultueux et ténébreux, nous ont entraînés,
Aussi loin que remontent les écrits, du parchemin antique aux feuilles écarlates,
Les mots toujours, enragés et chaotiques, nous ont suivi....
Alors, contre les méandres du Temps,
Dos à ce qui fut, face à ce qui est,
Spectateurs et acteurs de ce qui sera,
L'éternité semble bien ténu, exposée à la fureur de nos éléments,
L'éternité semble bien longue, nous exposant à la fureur de ses éléments...
Alors, devant cet éternel recommencement,
Alors, devant notre éternelle imperfection,
Sinon le désespoir, qu'elle pensée peut nous toucher ?
Celle qui, un goût amer à la bouche,
Celle qui, couleur de cendre sur le corps,
Celle qui, liquide épais souille nos mains
Celle qui, raisonne du glas de la défaite, du gong de l'échec,
Celle que l'on appelle, que l'on murmure, enfin, que l'on nomme