Du côté de chez swann, commentaire littéraire .
Pour Jeanne et Jean Cayrol.
Illustrations : Bigre !
©Éditions Stock, 2001.
Merci à Danielle Leeman, Professeur de grammaire à l'université de Paris-X-Nanterre. Son savoir amical et malicieux m'a tenu compagnie tout au long de ce voyage.
I
Méfiez-vous de moi ! Je parais douce, timide, rêveuse et petite pour mes dix ans. N'en profitez pas pour m'attaquer. Je sais me défendre. Mes parents (qu'ils soient remerciés dans les siècles des siècles!) m'ont fait cadeau du plus utile car du plus guerrier des prénoms : Jeanne. Jeanne comme Jeanne d'Arc, la bergère devenue général, la terreur des Anglais. Ou cette autre Jeanne, baptisée Hachette, car elle n'aimait rien tant que découper en tranches ses ennemis. Pour ne citer que les plus connues des Jeanne. Mon grand frère Thomas (quatorze ans) se le tient pour dit. Il a beau appartenir à une race globalement malfaisante (les garçons), il a bien été forcé d'apprendre à me respecter. Cela dit, je suis au fond ce que je parais en surface : douce, timide et rêveuse. Même quand la vie se fait cruelle. Vous allez pouvoir en juger. 11
Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n'était pas grosse en tout comme un
œuf,
Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille... Ou ceci : Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre! C'est en ces mots que le lion Parlait un jour au moucheron. L'autre lui déclara la guerre. Laurencin, en récitant, rougissait, pâlissait : c'était une véritable amoureuse. -Vous vous rendez compte? En si peu de lignes, dessiner si bien l'histoire... Vous la
Ce matin-là de mars, veille des vacances de Pâques, un agneau se désaltérait tranquillement dans le courant d'une onde pure. La semaine précédente,