Dumarsais -philosophe
Commentaire sous forme de lecture linéaire : Introduction :
César Chesneau Dumarsais (1676-1756) est un grammairien. Il est surtout connu pour un Traité des tropes, c’est à dire une théorie des figures de style, un ouvrage de rhétorique. Ami de Diderot, et de d’Alembert, maîtres d’œuvres de l’Encyclopédie il est chargé par eux de rédiger pour cet ouvrage l’article « Philosophe » qui reflète l’idéal de tout un mouvement littéraire : le mouvement dit des « Lumières ».
Il s’agit à l’évidence moins d’un article de dictionnaire au sens classique du terme que d’un texte argumentatif défendant une certaine conception de la philosophie. Nous montrerons que ce texte illustre son titre de façon ordonnée, systématique, et systématiquement polémique : il définit de façon engagée, personnelle, ce que doit être pour l’auteur un philosophe, et ce qu’il doit éviter.
Le texte présentant une argumentation serrée et complexe, nous l’étudierons sous forme de lecture linéaire, après en avoir préalablement dégagé le schéma argumentatif général.
2) Commentaire linéaire :
1°§
Ce § s’ouvre et se clôt sur une double opposition : entre le philosophe et les autres hommes, le philosophe et le chrétien. La dimension polémique du texte est donc posée d’emblée. Les défauts à éviter : Dumarsais reproche aux hommes en général d’agir sans connaître les causes qui les font agir. Il faut prendre au sens fort ici le verbe « déterminer » (« détermine » 2 fois ligne 8 ; « déterminés » ligne 1) : il signifie que les hommes agissent en fonction de modèles pré-déterminées, d’idées pré-conçues, de préjugés dont ils ne sont pas conscients. La qualité à rechercher : la supériorité du philosophe sur les autres hommes réside dans sa faculté de « démêler les causes » (ligne 2-3) de son action : il réfléchit aux raisons qui le font agir, se demande si elles sont bonnes, ne se décide qu’après cet examen de conscience. C’est