Début de l'etranger, image du héros
Problématique : Comment Hugo dépasse-t-il le simple réalisme historique ?
I) La réalisme historique d'une scène fortement dramatisée
a) Le réalisme historique
– Domine dans la 1ère partie (l.1 à 26)
– Passage = référence à un épisode réel : soulèvement républicain du 5 juin 1832 pour tenter de renverser la monarchie de juillet (Louis-Philippe 1er, roi des Français) et réprimé dans le sang.
– Effet de réel produit par l'utilisation d'un lexique militaire précis : « fusillade », « tirailleurs », « ligne »,
« cartouches », « sergent », « balle », « gardes nationaux », « giberne ».
– Effet de réel produit aussi par la reprise d'une chanson populaire de l'époque avec les références à Rousseau et
Voltaire (il s'agit d'une parodie ironique des habitudes des royalistes de prendre Voltaire et Rousseau comme boucs émissaires de tous leurs maux).
b) La dramatisation
– Intensité dramatique avec une mise en scène presque théâtrale (cf. « le spectacle était épouvantable et charmant »
l.27 + organisation spatiale) => suspense (Gavroche parviendra-t-il à échapper aux balles ennemies?)
– Dramatisation provient aussi de l'opposition entre le danger mortel et l'insouciance de Gavroche (opposition sensible dans le lexique « épouvantable » / « charmant », « taquinait » / « fusillade », « riaient en l'ajustant », « la barricade tremblait ; lui, il chantait »,…)
– Alternance entre des moments d'action mouvementée (voir la succession de phrases courtes) et des pauses (= couplets de chansons qui diffèrent l'action)
– Temps verbaux : passé simple de la 1ère partie (l1 à 26) donne de la vivacité au passage ; imparfait de la l.27 à 36 = action saisie dans son déroulement, comme « au ralenti » ; à partir de la l.37 retour au passé simple qui précipite l'action vers la mort du héros.
II) La construction d'un héros symbolique
a) Un héros admirable
– Gavroche force l'admiration du lecteur par son