Merci de vos messages, du bien qu’ils disent et du bien qu’ils me font.
Pour ce Noël 2011, voici ma dernière petite méditation.
Mon souhait ? Que nos liens humains… familiaux, amicaux, communautaires, professionnels, universels… soient de chair !

Ah, la chair !

Ce qui est virtuel, dit le dictionnaire de la langue française, n’est qu’un simple possible et a pour contraires l’actuel et le réel. Or, le Verbe de Dieu s’est fait chair, dit l’Evangile de Noël, il a habité parmi nous, nous avons entendu, vu de nos yeux et touché de nos mains la Parole de la vie réelle, actuelle et éternelle.

Ce n’est pas sur un écran plat que Dieu se fait notre ami, mais dans l’épaisseur de notre chair. Oui, Dieu se fait notre ami dans nos corps concrets, visibles, touchables, avec leurs passions et leurs douleurs, leurs plaisirs et leurs deuils, leur naissance et leur mort. Dieu se fait notre ami dans nos cœurs de chair, avec leurs doutes et leur foi, leurs pleurs et leur joie, leurs fidélités et leurs pardons.

A vouloir tout numériser, n’en va-t-il pas des réseaux soi-disant sociaux comme du recensement qui eut lieu à Bethléem à l’époque où Quirinius était gouverneur de Syrie ? Des exclus sur la paille, que seuls reconnaissent des bergers marginaux qui ne comptent pas.

L’Evangile de Noël nous dit que la chair de Dieu fait homme ne fait pas dans le nombre. Elle objecte, depuis 20 siècles, que l’amitié et la chaleur humaine ne se numérisent pas. Mais il est vrai aussi, depuis 20 siècles, que le Verbe de Dieu est venu chez les siens et que les siens ne l’ont pas accueilli.

Michel Martin

Ecrit pour l’Hebdo de l’Ardèche « Parole en Eglise », édition du Jeudi 22 décembre 2011
Dimanche 25 décembre 2011 - Noël - Evangile de Jean 1 et Evangile de Luc