Délocalisation
Le phénomène des délocalisations d'entreprises a commencé à prendre de l'ampleur à partir des années 80, ceci en lien direct avec la politique de libéralisation globale qui s'est mise en place à la même époque sous la pression des lobbies financiers et industriels. Il fut facilité par une forte baisse du coût des communications et des transports, permise par le progrès technologique et une demande croissante pour ce type de service. Depuis, les délocalisations d'entreprises n'ont cessé de prendre de l'ampleur.
Du point de vue des propriétaires des entreprises, seuls véritables décideurs en cette affaire, le prétexte aux délocalisations est sans ambiguïté : il s'agit essentiellement de baisser les coûts de production via la baisse du coût du travail. En effet, les choix de chaque entreprises sont déterminés en fonction de mécanismes micro-économiques dont un élément principal est la concurrence. Dans son secteur, chaque entreprise doit augmenter ses parts de marchés, ce qui passe inévitablement par une baisse des coûts de production. Pour y arriver, la baisse de la masse salariale devient rapidement un objectif incontournable, et la délocalisation un moyen des plus efficaces. Les délocalisations sont donc ici perçues comme un phénomène positif.
Du côté des salariés, le point de vue est tout à fait différent. Les délocalisations correspondent à des pertes d'emploi, donc de revenus. Elles aboutissent dans certaines régions à des désertifications industrielles, à des taux de chômage importants et à une misère économique et sociale croissante. D'autre part, elles sont de plus en plus à l'origine d'un odieux chantage à l'emploi, aboutissant à une dégradation des conditions de travail et des salaires.
Du point de vue des gouvernements, la situation est beaucoup moins claire. D'un côté, les délocalisations peuvent permettre la croissance extérieure d'entreprises nationales, ainsi qu'une tendance à