Déléguée adj. de l'hérault + chargée de mission admd nationale
Les infirmiers et l'euthanasie : une mise au point
La presse belge et internationale a rendu compte de la récente enquête du « Groupe de recherche sur la fin de la vie » de la VUB concernant la participation des infirmiers aux actes médicaux de fin de vie. Cette enquête a suscité des commentaires suggérant que des euthanasies étaient pratiquées illégalement par des infirmiers dans notre pays. Cette affirmation est inexacte et repose sur des ambiguïtés dans les définitions des actes posés en fin de vie. Il faut rappeler les précisions suivantes :
1. Si pour pratiquer légalement une euthanasie – que la loi définit comme un acte qui met intentionnellement fin à la vie d’un patient à sa demande - la demande du patient est évidemment exigée, elle ne l’est pas pour administrer des doses élevées d’opiacés et/ou de sédatifs en extrême fin de vie dans le but d’atténuer les souffrances, même si cette administration risque de raccourcir la vie. Il est d’ailleurs avéré que près de 20% des décès, tant en Belgique que dans plusieurs pays d’Europe occidentale, sont précédés d’une telle administration qui entre dans le cadre d’une conduite médicale parfaitement normale. 2. Quand il s’agit de l’administration d’opiacés et/ou de sédatifs à doses élevées en fin de vie dans le but d’atténuer les souffrances - et cela même au risque de raccourcir la vie - , le médecin est responsable de la prescription mais les drogues peuvent parfaitement être administrées par le personnel infirmier, même sans la présence du médecin. 3. Pour l’euthanasie, comme pour tout acte médical posé sous la responsabilité du médecin, rien n’interdit au médecin d’être aidé techniquement par un infirmier pour autant que le médecin soit présent et responsable de l’acte. 4.