Désinstitutionalisation
Le mouvement de désinstitutionnalisation s'appuie avant tout sur une philosophie qui met l'accent sur les droits et libertés des individus et elle vise à humaniser les soins de santé mentale. De ce point de vue, la désinstitutionnalisation repose sur un principe qui tend «à inverser les influences déshumanisantes considérées comme étant partie intégrante de l'organisation traditionnelle des soins de santé mentale.» Dans le contexte des conditions marquant le système d'intervention auprès de la maladie mentale avant les années 1960, cette philosophie s'est exprimée sous deux formes principales : l'abandon progressif de l'asile comme modèle d'intervention auprès des personnes malades mentales et le recours limité à l'hospitalisation." (Henri Dorvil et Herta Guttman (dir.), Annexe 1 : 35 ans de désinstitutionnalisation au Québec, 1961-1996, de : Comité de la santé mentale du Québec, Pour une réponse efficace et efficiente aux besoins des personnes atteintes de troubles mentaux graves. Rapport soumis au Ministre de la Santé et des Services Sociaux. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la Santé et des Services sociaux, octobre 1997)
C'est en Scandinavie, dans les années 1960, qu'apparaît d'abord ce mouvement d'ouverture vers la communauté, autour du concept de «normalisation». «La normalisation—renommée plus tard "valorisation sociale» — réfère à l'idée selon laquelle toute personne a le droit strict de vivre dans son milieu et de participer à la vie de sa communauté. Le mouvement a d'abord touché les personnes