Désirer est ce nécessairement souffrir?
Le désir est dans bien des cas une source de souffrance. En désirant ce que l'on ne possède pas, on se crée un manque, qui entraîne frustration et déception. La souffrance est alors l'épreuve inévitable de celui qui éprouve un désir.
Un désir est toujours propre à l’individu qui l’éprouve. Le désir est différent d’une personne à une autre, et même d’une civilisation à une autre. Il dépend de la situation, de l’époque. Il s’agit donc de quelque chose d’acquis. On peut en déduire qu’il est en grande partie subjectif. Un même objet, par exemple un tableau en vente, ne suscitera pas la même réaction suivant la personnalité du client potentiel. Le désir nous est personnel, et parfois même, il apparaît secrètement : on l’appelle alors fantasme.
Le désir est issu d’un manque. On ne peut désirer que ce que l’on ne possède pas. Il s’agit alors de la tendance à vouloir combler un vide. Mais comment apparaît ce manque, comment se crée ce vide ? Qu’est ce qui rend un objet désirable ? Selon Hegel, le désir se place obligatoirement par rapport aux autres. Cette théorie est assez perspicace. Prenons pour exemples la voiture de sport. N’est-ce pas à notre époque, le summum de l’objet désirable ? Qu’est ce qui différencie, pour aller au travail à 200 mètres de chez moi, le fait de prendre mon vélo rouillé et celui d’y aller en Porsche ? Le fait est que je vais plus vite avec le vélo : je monte sur les trottoirs, je prends des raccourcis, je n’ai pas de problèmes pour me garer… mais je choisis quand même la Porsche. Hegel a raison sur ce point, l’envie de susciter l’admiration, l’envie chez les autres surpasse souvent les autres désirs. On peut toutefois nuancer : certains désirs échappent à la théorie de Hegel. On peut désirer pour soi, sans se placer du point de vue des autres : je désire partir en vacances pour me reposer, et je vais en voyage pour me changer les idées, me dépayser. Où sont les autres dans ces désirs ? Le fait est