Eaf 2009
I/ Question
Ces textes d'études appartiennent tous au genre Théâtrale mais divergent en leurs époques. En effet, nous pouvons donc noter la pluralité de chacun des extraits, mais aussi leurs similitudes, notamment en ce qui concerne les spectateurs. Nous verrons que les différents contextes de réalisation de chaque extrait vont axer l'attitude de ceux-ci. D'une part, nous approfondirons l'aspect critique des textes A et B, d'autre part, nous mettrons en avant la technique du captatio benevolentiae avec les textes C et D.
Tout d'abord, dans La Critique de l'Ecole des femmes (1663) scène 5, Molière met en scène deux personnages principaux récemment spectateurs d'une pièce, Le Marquis et Dorante, l'un ne l'ayant pas appréciée "je la trouve détestable" (l.7), contrairement à l'autre, l'ayant appréciée "Oui, je prétend la soutenir." (l.11); Les personnages prennent le rôle de "juge" dans cette scène. L'auteur met en évidence l'avis du Marquis qui juge la pièce sans même l'avoir écoutée "Je ne me suis pas seulement donné la peine de l'écouter." (l.20), mais qui défend cependant son jugement péjoratif par de piètres arguments ; "Il ne faut que voir les continuels éclats de rire que le parterre y fait: je ne veux point d'autre chose pour témoigner qu'elle le vaut rien" (l.24-25), "Elle est détestable parce qu'elle est détestable." (l.17). Dorante conteste le jugement infondé du Marquis et annonce les qualités d'un jugement de valeur aux lignes 41 et 42; "se laisser prendre aux choses", "n'avoir ni prévention aveugle, ni complaisance affectée, ni délicatesse ridicule". Dans Cyrano de Bergerac (1897), acte I, scène 3, une autre forme de critique fait son apparition. Cet extrait représente un théâtre, l'Hôtel de Bourgogne, où, sur scène, les spectateurs (en réalité les acteurs) attendent l'entrée du célèbre acteur Montfleury ou du héro éponyme Cyrano. Autrement dit, dans la vraie salle, les spectateurs observent les "acteurs spectateurs"