Économie plurielle, économie solidaire : Deux ou trois choses que je ne sais pas d’elle
L’objet de la conférence du ForuMa (Forum national des musiques actuelles, www.foruma.fr) sur l’économie plurielle est de préciser, dans un débat avec les participants et à l’aide d’éclairages apportés par le sociologue et économiste JeanLouis Laville [1], certaines terminologies parmi lesquelles bon nombre d’acteurs des musiques actuelles ont encore du mal à se situer. Nous travaillerons ces notions à partir du vécu quotidien de professionnels des musiques actuelles présents dans la salle, mais aussi grâce à des comparaisons avec d’autres secteurs d’activité, ainsi qu’avec certaines formes d’organisation de l’activité humaine qui se développent dans d’autres pays. Certains parlent de « tiers secteur ». D’autres d’ « économie non lucrative de marché ». L’idée « d’économie alternative », tombée en désuétude, resurgit parfois. Ces notions sont-elles pertinentes ou véhiculent-elles des contradictions, des incohérences ou des confusions ? Le terme d’ « économie solidaire », promu et commenté par Jean-Louis Laville dans les années 90, et qui s’est largement diffusé dans la société française lors de la création du secrétariat d’État de Guy Hascöet en avril 2000, est parfois accolé aujourd’hui à celui « d’économie sociale ». Mais parfois non, des représentants de l’économie sociale refusant cette assimilation, ou plutôt cette « distinction ». Comment comprendre ce qui se joue dans cette bataille sémantique ? Enfin, l’appellation d’ « économie plurielle » vient progressivement se substituer à celle d’« économie solidaire » dans les travaux de Jean-Louis, pour échapper à cette permanente tentation chez les commentateurs d’assimiler l’idée de solidarité à celle de charité (processus de redistribution des richesses prélevées par l’État aux plus démunis et actions caritatives), ce qui peut introduire une confusion majeure. L’idée de « pluralité » gomme les risques de mauvaise