Ecoutez le peuple
Par Frédéric TENDENG
Osons croire pour une fois que ce gouvernement va définitivement continuer d'écouter son peuple pour s'attaquer résolument aux problèmes qui assaillent le pays. Le ministre Moustapha Guirassy avait expliqué la rupture des relations diplomatiques avec l'Iran par la volonté du pouvoir d'être à l'écoute de l'opinion nationale qui ne voulait plus de cette relation où les intérêts de notre pays n'était plus pris en compte. Soit!
C'est cette même attitude que le peuple attend définitivement de ce gouvernement qui persiste à traîner son défaut principal depuis onze ans: la personnification de la république, de l'Etat et de l'exécutif. Un mal qui ronge tous les autres leviers institutionnels qui fondent la république. Abdoulaye Wade est au début et la fin de tout. Si ce n'est pas lui, l'image de son fils meuble la galerie. D'une démocratie qui se consolide par une construction où le peuple est un acteur principal de la gouvernance du pays, le Sénégal est passé à une république calliclèsienne où une minorité s'efforce à imposer une autorité au charisme et à l’aura décadent. Si les sbires du régime issu de l'alternance obéissent toujours à leur chef qu'ils croient doué de qualités supérieures à celles du commun des mortels, le peuple sénégalais est lui conscient que ce qui fonde la légitimité de son pouvoir s'est complètement affaissé. L'action hasardeuse de son magistère et la désinvolture dans les réponses que son pouvoir apporte aux multiples problèmes qui font face à son peuple l'éloignent davantage des repères qui font la grandeur des hommes d'Etat. Lorsque le peuple crie son désespoir contre les délestages, Wade et son fils lance le projet mercantile du plan Takkal doté d'une communication malintentionnée pour imposer à l'imaginaire générale une acceptation au rationnement du courant. Lorsque le peuple pleure ses soldats tués au front en Casamance, ce régime loue l'excellence des relations avec les fabricants