Socialéa à Lucé
A l’île de Terratopia, Vallée des Amazones

La société des français de Martinique est bien singulière. Lorsque j’arrivai, je fus regardée comme si j’étais une erreur du ciel : « Bon Dieu Seigneur Marie la Vierge! Cette femme devrait s’habiller. Cachez-moi tout cela ! » Je fus contrainte de me vêtir comme eux. Je ne comprends point pourquoi, dans une chaleur aussi intense, il leur faut porter masses de tissus sur leurs corps, des tissus taillés quasiment tous selon le même modèle, dans les mêmes tons de couleurs. Aussi, pour relever mes mamelles pendantes, je dus emprisonner mon torse dans un dessous qui m’empêchait de respirer. Pourquoi ne pas se vêtir au style naturel ? C’est bien plus confortable ! Franchement ma bonne, ces hommes et ces femmes se font subir un véritable supplice !
En outre ces êtres n’ont aucun savoir-vivre ; je me promenais dans les ruelles du centre-ville observant chaque individu, leurs visages, leurs sourires, leurs regards. Comment se fait-il qu’ils ne se disent pas « bonjour » quand ils se croisent entre compatriotes, ou n’échangent-ils point un sourire, même s’ils sont étrangers ? Sur notre île tout le monde se salue, avec chaleur et enthousiasme. Ici, peu le font. Les caissières des petits restaurants appelés « fast-food » accueillent avec le même sourire qu’un bulldog ! Ha ma chère! Ce qui me troubla le plus, c’est le mode de vie imposé par leur « citoyenneté ». Les mœurs de leur société leur viole toute identité personnelle, leur empêchant de vivre sereinement. Je fus hébergée dans un charmant foyer plutôt aisé où je découvris en profondeur ce mode de vie fascinant. Qu’il est formidable de voir des gens se réveiller avant les premières lueurs du jour heureux d’aller au travail, accomplir dures besognes pour quelques misérables sous. Qu’il est formidable de voir des enfants à qui l’on impose l’instruction pour vivre une déplorable vie à l’âge adulte. Qu’il est formidable de voir des couples séparés par cette