Ego et pouvoir
Les 34 minueurs tués en août ont-ils payé le prix d’une lutte de pouvoir
Un mois après les tragiques événements qui ont secoué l’Afrique du Sud, la situation est de plus en plus tendue. Les grèves de mineurs font tache d’huile, menaçant l’économie. A la base de cet enlisement : un probable règlement de comptes politique.
En août dernier, la répression d’une grève des mineurs par la police à Marikana laissait 34 morts et 78 blessés sur le carreau. Depuis, l’Afrique du Sud vit sur une poudrière. Plusieurs exploitants de mines de platine, dont le pays détient 80% des réserves mondiales, ont provisoirement fermé leurs puits en attendant que les choses se calment. Mais certains acteurs semblent vouloir jeter de l’huile sur le feu. L’enjeu de ce qui ressemble à une insurrection populaire à revendication sociale est, certes, de meilleures conditions salariales pour les mineurs. Mais derrière se profile une bataille sans merci pour le leadership du parti dominant, l’ANC. Avec en perspective le congrès de Maungaung qui, en décembre prochain, décidera lequel, de Jacob Zuma ou de ses rivaux, prendra la tête du parti et deviendra plus que probablement le prochain président de la république.
Gestion hésitante
Un homme est particulièrement montré du doigt comme l’agitateur responsable de l’expansion des troubles : le très controversé Julius Malema, ancien président de la Ligue des jeunes de l’ANC, exclu du parti l’an dernier pour avoir tenu des propos inacceptables à l’égard de la minorité blanche et pour insubordination aux instances du parti. Présent aux côté des mineurs dès les premiers instants de l’insurrection, Malema, très populaire dans certaines franges de la population malgré les zones d’ombre entourant son rapide enrichissement, a immédiatement pointé le gouvernement Zuma comme responsable de la situation, stigmatisant sa gestion hésitante des événements, la corruption qui mine ses membres et les