Ehique protestant et esprit du capitalisme
Issus d'une confrérie qui a pour berceau la ville sainte de Touba, les mourides sont nombreux dans le secteur de l'économie parallèle où ils se font remarquer par leur dynamisme et leur esprit d'entreprise.
Ils sont organisés dans différentes associations socio-professionnelles et culturelles,notamment dans les dahiras. Hasard, coïncidence fortuite ou démarche cohérente inspirée par l'enseignement d'une philosophie du travail et de l'effort laissé par leur guide spirituel ? Peut être, tout cela à la fois. En tout état de cause, un constat s'impose aujourd'hui au Sénégal : à la tête des fortunes célèbres se trouvent des talibés mourides.
Il est caractéristique de remarquer que l'essentiel des leviers de l'économie paralèlle est entre les mains des mourides qui contrôlent, pour l'essentiel le commerce. Ils se sont substitués, aux libanos-syriens qui monopolisaient, jusqu'ici le secteur et ce depuis l'époque coloniale. Ils l'ont fait, il est vrai, en défiant les règles établies et en ayant un sens bien aiguisé des affaires, sans aucun doute dans l'intérêt du Sénégal, car ils ont, par ce biais, favorisé l'émergence d'un capital national qui, aujourd'hui, a des ambitions beaucoup plus importantes que le fait de demeurer dans la distribution de produits.
Cette forme d'accumulation de capital, nécessaire au décollage d'une économie, quelle qu'elle soit, aurait tardé à se réaliser s'il n y avait pas eu effectivement des hommes d'affaires mus par un idéal, mais également et surtout soudés par une foi et la conviction d'appartenir à une communauté. C'est en cela que l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba a incontestablement influé sur les mourides dans les affaires.
Cette réussite est à la fois un esprit et une organisation. L'esprit découle naturellement de cet enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba, en effet il s'est comporté avec les mourides comme un homme de tous les jours, ayant foi dans le travail, ceci étant pour lui